￭ Qu'est-ce qu'un CECB?

C’est un certificat énergétique cantonal des bâtiments. Cela représente l’étiquette « énergie » d’un bâtiment, semblable aux étiquettes « énergie » des appareils électroménagers. Il caractérise d’une part l’efficacité de l’enveloppe, donc l’isolation de la maison, et d’autre part l’efficacité énergétique globale, en évaluant la quantité d’énergie utilisée par les installations techniques. Ces deux étiquettes montrent la consommation d’énergie de la maison en la comparant à un bâtiment neuf. Un bâtiment neuf standard se situe en classe B. Pour chaque classe supérieure, la consommation augmente de 50%. Un bâtiment  en classe C consomme 1,5 fois plus qu’un bâtiment neuf tandis qu’un autre en classe A consomme 50% de moins qu’un bâtiment neuf. 

￭ Quelle est la différence entre un CECB et un CECB Plus ?

Il y a effectivement deux déclinaisons de l’étiquette:

• Pour un CECB, l’expert mandaté fait une visite du bâtiment et établit un rapport de quatre pages en faisant un calcul de bilan thermique (=calcul des pertes énergétiques). Le CECB donne quelques indications en vue d’une éventuelle rénovation mais n’indique pas d’options concrètes de rénovation.
   
• A l’opposé, le CECB Plus est un rapport de conseils. Sur la base du bilan thermique, les points faibles du bâtiment sont identifiés : toiture, murs, fenêtres,…  Des variantes ciblées de rénovation, en principe deux ou trois, sont ensuite proposées pour assainir ces éléments. L’évolution des étiquettes suite à la rénovation, que ce soit pour l’isolation ou pour le chauffage, est présentée pour chaque variante. Sur cette base, un devis est établi pour permettre au client d’approcher une banque afin d’obtenir un complément d’hypothèque pour réaliser les travaux. Les subventions sont également indiquées. Souvent ce sont des montants non négligeables qui peuvent couvrir environ 20% du coût des travaux. Le client peut ensuite planifier les travaux, par exemple en plusieurs étapes pour bénéficier de déductions fiscales.

￭ Est-ce vrai qu' il existe des subventions pour rénover sa maison?

Oui, il s’agit des subventions du Programme Bâtiment de la Confédération mais qui est géré par les cantons, alimenté par la taxe CO₂ et les budgets cantonaux sur l’énergie. Les éléments subventionnés sont variables en fonction des cantons: l’isolation du bâtiment, les installations techniques, les rénovations labellisées Minergie ou Minergie-P, ... Dans le canton de Fribourg, on peut aussi bénéficier de subventions pour les remontées de classes énergétiques. La manière de cibler la demande de subventions est donc importante car les différences de montants peuvent être non négligeables selon l’option choisie.

> Une liste des subventions cantonales est disponible ici: Subventions cantonales.

￭ Le CECB est-il obligatoire ?

Cela dépend des cantons. A Fribourg, le CECB est devenu obligatoire en 2013. Lors d’une transaction immobilière, le vendeur doit présenter à l’acheteur un CECB.  L’objectif est de donner une indication supplémentaire à l’acheteur concernant la qualité du bâtiment qu’il achète. Il est aussi obligatoire pour tous les bâtiments neufs et est exigé en principe par la commune lors du permis d’habiter. Un  CECB+, sous forme de rapport-conseils, doit être fourni pour toutes les demandes qui dépassent Fr. 10’000.– de subventions octroyées pour l'isolation du bâtiment. 

￭ A qui doit-on avoir recours pour réaliser un CECB/CECB Plus de sa maison ?

Il faut avoir recours à un expert certifié. Une liste est disponible sur le site www.cecb.ch. 

￭ Admettons que je sois propriétaire d’une maison des années 70 et que je souhaite la rénover. Par où dois-je commencer ?

L’établissement d’un CECB+  est un bon point de départ qui donne une idée de l’état actuel. Il présente des variantes de rénovations pour assainir les points faibles tout en tenant compte du budget du client. Il permet de mettre l’argent au bon endroit, c’est-à-dire pour les travaux prioritaires. 

￭ Une entreprise m’a démarché pour changer mes fenêtres. Dois-je lui faire confiance ?

Si on a des connaissances dans la construction, on est à même d’analyser une offre d’une entreprise. Sinon il faut se faire conseiller par quelqu’un de compétent qui peut vérifier ce qui est proposé. Ca peut être un expert CECB ou un architecte. Il faut par exemple faire attention si on ne remplace que les fenêtres sans isoler les façades. L’aération qui se faisait naturellement par les fenêtres non étanches sera limitée et des moisissures pourraient apparaître. Il est donc utile de se faire conseiller par un spécialiste.

￭ Et si ma chaudière tombe en panne soudainement. Que dois-je faire ?

Si on a déjà fait une étude, on connaît les options de remplacement. Sinon, on est dans l’urgence, surtout si c’est le 20 décembre, et on va juste remplacer la chaudière par une installation identique. C’est un peu dommage parce qu’on risque de mettre une chaudière trop puissante ou de ne pas mettre d’énergie renouvelable, juste parce qu’on n’est pas prêt. Car l'installation d'une pompe à chaleur avec une sonde géothermique par exemple nécessite un certain temps de planification. Si on a une chaudière qui a plus de 20 ans, c’est le moment de se poser la question du remplacement, et d’avoir une vision globale du bâtiment grâce à un CECB. Sans compter que la loi sur le CO₂ en révision prévoit des restrictions pour les chaudières à gaz et à mazout pour 2029.

￭ Combien coûte un CECB et un CECB Plus ?

Le conseil que je peux donner, c’est de demander une offre détaillée à un expert qui liste les prestations et le temps prévu. On a coutume de dire que le bon marché est toujours trop cher. Une étude de qualité va coûter certes un peu plus cher, mais au moins ça sera un vrai outil de travail pour le client. Pour les devis nous travaillons par exemple en partenariat avec un architecte (Lutz Architectes). Notre CECB Plus permet au client d’approcher directement les banques parce qu’il a un devis solide. Il faut se méfier de certains prix cassés qui à mon avis sont un peu trop bas selon le type de bâtiment. 

￭ Etablir un CECB Plus a un certain coût. Cela en vaut-il donc la peine financièrement parlant ?

C’est un investissement à faire, mais l’avantage est que si vous avez un bon expert, il peut vous permettre d’économiser sur certains travaux. J’ai eu par exemple le cas d’une maison de la fin des années 80 bien entretenue avec une bonne isolation de la toiture et une construction de bonne qualité. J’ai pu conseiller au client de ne pas intervenir sur la toiture, mais par contre il avait tout intérêt à isoler les murs du sous-sol qui étaient un point faible du bâtiment. Au final, c’est vraiment une plus-value, car les économies des travaux qu’on ne réalise pas sont nettement supérieures au coût de l’étude.

Source: interview de M.Théo Perrelet, expert CECB et directeur associé d'Effiteam Sàrl à Givisiez. M.Perrelet est un ancien collaborateur de Lutz Architectes. 

www.effiteam.ch