Comment assurer l'infiltration et la rétention de l'eau de pluie sur une parcelle?

Fournir de l’eau potable de qualité pour tout le monde: un enjeu mondial qui touche aussi la Suisse, jusque là peu concernée par cette problématique. Avec des sols de plus en plus étanches, l’eau pourrait commencer à manquer dans les nappes phréatiques. En infiltrant l’eau de pluie sur sa parcelle ou en la retenant, on réduit ces problèmes.

Des surfaces trop imperméables

Avec l’urbanisation galopante, 1m2 par seconde est bétonné en Suisse, l’eau de pluie s’écoule le long de surfaces imperméables comme les parkings, les trottoirs et la voirie pavée ou goudronnée. Selon l’Office fédéral de l'environnement, l’imperméabilisation des sols en Suisse est en augmentation constante depuis les années 80. Il en résulte que par endroits, l’eau de pluie ne parvient plus à s’infiltrer dans le sol pour alimenter la nappe phréatique. Bien souvent, un tel phénomène conduit à l’abaissement des nappes phréatiques. Le milieu naturel en pâtit, tandis que l’approvisionnement en eau potable peut se trouver menacé. 

Infiltrer l’eau sur la parcelle ou la retenir : une obligation légale

En infiltrant ou en retenant les eaux de surface, l’évacuation par les canalisations est ralentie après un orage et les quantités d’eau arrivant (charges hydrauliques) à la station d’épuration sont diminuées. Dans de nombreuses communes, de nouveaux règlements de construction imposent désormais de retenir un pourcentage important de l’eau sur la parcelle de la maison afin d’éviter des inondations. C’est le plan général d’évacuation des eaux (PGEE) de la commune qui définit les zones dans lesquelles des mesures de rétention sont nécessaires sur le bien-fonds. Même dans le cas de transformation ou de rénovation, il s’agit de trouver une solution à ce problème. 

Plusieurs solutions de rétention et d’infiltration sont possibles

Il existe plusieurs solutions pour infiltrer ou retenir l’eau non polluée sur une parcelle. En voici quelques-unes:

  • Limiter les surfaces étanches


Des surfaces en pavés filtrants, dalles de gazon ou simplement des pavés bruts ajourés laissent infiltrer l’eau de pluie tout en restant carrossables. Elles sont une excellente alternative à l’asphalte et au béton pour les accès et les places de parcs.

  • Créer une toiture végétalisée

En retenant plus de 60% de l’eau (env. 45 l/m2), les toitures végétalisées sont un moyen intéressant de rétention de l’eau qui possèdent bien d’autres avantages. Par le biais d’une toiture végétalisée, on redonne à la nature les surfaces initiales, ce qui favorise la biodiversité, sans compter l’aspect esthétique où une vue verdoyante est offerte au lieu de surfaces minérales. Avec sa couche de substrat de plus de 100 mm, elle protège efficacement le bâtiment des variations climatiques (différences de température, gel, grêle, etc.).

  • Installer une cuve de récupération d’eau de pluie qui permet d’alimenter les chasses des WC, la machine à laver, les robinets extérieurs pour l'arrosage du jardin ou le nettoyeur à haute pression

Les eaux des toitures sont récoltées et stockées dans une citerne. Le stock d’env. 10-12 m3 d’une citerne souterraine permet aux habitants de bénéficier d’eau de pluie en suffisance pendant toute l’année. Cette eau est utilisée pour alimenter les chasses d’eau, les machines à laver et les robinets de jardin. La consommation d‘eau potable est ainsi réduite d’environ 50%

Une cuve de récupération de l'eau de pluie vient d'être installée sur le terrain d'une ferme rénovée à Hauteville.

 

  •  Installer une citerne de rétention

Une citerne de rétention permet de retenir l’eau sur la parcelle pour ralentir l’évacuation de l’eau lors d’orages par exemple. Les ouvrages de rétention souterrains doivent être étanches et doivent, afin de pouvoir être régulièrement nettoyés et entretenus, être accessibles à tout moment. Ils ne peuvent par conséquent pas être réalisés sous des constructions ou des surfaces en dur ou aménagéesAu cas où il faut installer une citerne de rétention, il est conseillé de la surdimensionner et d'utiliser une partie du volume pour la récupération de l'eau de pluie.

  • Créer un bassin d’agrément (biotope)

Cette solution a le mérite de rendre visible l’évacuation de l’eau, qui est souvent reléguée en souterrain, tout en favorisant la biodiversité sur sa parcelle. Et cerise sur le gâteau, il permet de bénéficier d’un endroit esthétique tout en recréant un milieu naturel trop souvent absent des milieux urbains contemporains. 

Créer un biotope est un moyen d'assurer la rétention d'eau sur sa parcelle qui lie l'utile à l'agréable, comme pour cette maison Minergie-P-Eco à Belfaux.

 

Comme vous pouvez le constater, les options ne manquent pas pour assurer l’infiltration et la rétention de l’eau de pluie sur votre parcelle. La solution optimale consiste le plus souvent dans la combinaison de différentes techniques et aménagements. Nos architectes sauront vous conseiller sur la meilleure option à mettre en œuvre en fonction de la nature du terrain, de votre budget et de vos souhaits.

Source : Où évacuer l’eau de pluie ?, brochure de l’OFEV / Gestion des eaux pluviales à la parcelle, exemples de bonnes pratiques, Etat de Genève

Comment infiltrer ou retenir l'eau de pluie sur la parcelle

La toiture végétalisée du pavillon d'exploitation du Château de la Corbière assure la rétention de l'eau, offre une surface naturelle supplémentaire pour la biodiversité et lorsque la végétation aura poussé, assurera une vue plus esthétique depuis le château qu'une toiture en gravier.